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370. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Les théâtres du second ordre, qui semblent plus spécialement destinés au petit peuple, et qui, sous ce rapport, devraient être plus châtiés que les autres, n’ont pas même besoin, pour attirer la foule ou fixer l’attention, de recourir à ce coupable artifice, de chercher à provoquer le sourire par l’indécence où l’impiété : son empressement et sa constance à suivre toutes les représentations des pièces dont le sujet est et le plus sérieux et le plus moral, prouvent incontestablement qu’il a naturellement des idées justes, un jugement sain, un cœur droit et pur, que conséquemment on a doublement tort de le corrompre par des spectacles ou grossiers ou contraires aux dogmes religieux. […] Il n’est rien de supportable au-delà des justes bornes assignées par la nature ; et c’est un usage aussi abusif que contraire à nos véritables jouissances, que celui qui, de nos jours, s’est introduit, d’épuiser et de fatiguer notre attention par la représentation de tant de pièces réunies, et qui, pour les sujets attachés à nos théâtres, doit nécessairement faire de la culture d’un art de pur agrément, un vrai métier de forçat. […] Combien de semblables abus, si contraires au texte comme à l’esprit des lois, ne sont-ils pas douloureux !

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