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75. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

Car, pourquoi, dirais-je, mettre ma conscience au hasard dans une chose aussi vaine que celle-là, et dont je puis si aisément me passer ? […] Il s’agit de la conscience et du salut ; tout ce qu’il y a eu, sur ces sortes de matières, de Juges compétents, et reconnus, ont décidé : n’importe ; des mondains, amateurs d’eux mêmes et idolâtres de leurs plaisirs ; des gens sans étude, sans connaissance, sans attention à leur salut, dont tout le soin est de charmer le temps et de se tenir en garde contre l’ennui qui les surprend, dès que l’amusement leur manque et qu’ils sont hors de la bagatelle ; des libertins dont la passion cherche à se nourrir et à s’allumer, lorsqu’il faudrait tout mettre en œuvre pour l’amortir et l’éteindre : voilà les oracles qui se font écouter ; voilà les docteurs et les maîtres dont les décisions sont sans réplique, et les garants sur qui l’on se repose de sa conscience, de son âme, de son éternité. » Massilion, parlant sur le petit nombre des Elus, s’exprime ainsi : « Vous avez renoncé à la chair dans votre Baptême ; c’est-à-dire, vous vous êtes engagé à ne pas vivre selon les sens, à regarder l’indolence même et la mollesse comme un crime, à ne pas flatter vos désirs corrompus ; mais à les dompter. […] Sa conscience, mieux éclairée, lui fit éprouver, jusqu’à la fin de ses jours, le regret d’avoir travaillé pour le Théâtre. […] Au milieu de ces contratriétés et de ces doutes de mauvaise foi ; poursuivi par l’évidence, j’aurais dû reconnaître dès-lors, comme je le reconnais aujourd’hui, qu’on a toujours tort avec sa Conscience quand on est réduit à disputer avec elle.

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