qui ne se sert de ce qu’il peut y avoir de bon, pour couvrir le mauvais et tâcher de tranquilliser sa conscience ? […] Un Avocat du Parlement de Paris, fol du spectacle et amant de la Clairon, se fit adresser un Mémoire à consulter sous le nom de cette Actrice, où avec un air de religion et de remords de conscience elle lui demande s’il est vrai que les Comédiens sont excommuniés, si elle peut demeurer dans son état, etc. L’Avocat, dans une longue consultation, soutenue d’un long mémoire, tranquillise la conscience timorée de la Clairon, dont il élève jusqu’aux nues la noblesse, les talents, les grâces, la religion, la vertu, la supériorité des sentiments, se répand en invectives contre l’Eglise, qu’il déclare n’avoir pas même le pouvoir d’excommunier les Acteurs, gens, selon lui, les plus utiles à l’Etat, les plus distingués, etc. […] Qui peut voir sans pitié traiter d’héroïsme digne des panégyriques de l’Eglise les remords de conscience qu’elle fait semblant d’avoir de son métier de Comédienne, et l’irréligion réelle avec laquelle elle brave les censures de l’Eglise ?