Un libertin peut quelquefois être un homme fort agréable en société ; mais il est rare qu’un débauché (& en conscience on ne peut pas donner un nom plus décent aux piliers des Trétaux) soit amusant & sociable, parce que le ver rongeur qui ne le quitte pas, imprime à ses discours, ainsi qu’à sa démarche & à ses gesses, je ne sais quel air froid, taciturne, & même farouche, qui glace & qui révolte. […] La pratique de la morale, dans la vie privée, ne parviendra jamais à la perfection idéale ; nous ne devons pas pour cela nous permettre tout ce qui est contre les bonnes mœurs ; ceux qui sont chargés de notre instruction, (les Spectacles & ceux qui composent pour les Théatres, ne doivent pas se proposer d’autre but), ne sauraient en conscience travailler à nous rendre les plus infâmes des hommes, sous prétexte qu’ils ne peuvent pas nous rendre plus parfaits ; autant vaudrait-il dire que le poison doit être insinué dans une playe, parce qu’on ne peut pas la guérir.