« Le Méchant, comme vous le remarquez fort bien, va voir précisément au Spectacle ce qu’il voudroit trouver par tout ; des leçons de vertu pour le public dont il s’excepte, et; des gens immolant tout à leur devoir, tandis qu’on n’exige rien de lui. » Vous parlez là d’un méchant décidé, sans remords et; qui a étouffé tout-à-fait les sentimens de probité, chez qui enfin la voix de la conscience ne se fait plus entendre. […] Or le cœur de l’homme est naturellement trop ami de la droiture pour être délicieusement affecté par la représentation du mal, sur tout quand aucun intérêt personnel n’est assez fort et; assez puissant pour obscurcir les lumieres de sa raison, et; étouffer le témoignage de sa conscience. […] » Censeur austere, vous que l’amour de la vérité échauffe, excite, et; transporte ; ô vous zelé défenseur des droits de la simple vertu, répondez : Est-ce de bonne foi et; en suivant les lumieres de votre conscience que vous avez voulu persuader à vos Lecteurs que les Comédies de Moliere sont une véritable école de mauvaises mœurs, et; en avez-vous regardé comme une preuve les applaudissemens que le Parterre donne à la naïve peinture des vices de la societé ? […] Tout l’avantage qu’elles tirent de leur honnêteté, est dans le témoignage de leur conscience. […] Il ne vous a pas été possible d’étouffer le témoignage de votre conscience, et; vous avez justement présumé qu’on vous feroit ce reproche.