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132. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Elles ne doivent ni blesser les bienséances attachées à certain age, et à certains états, ni altérer les caractères connus et consacrés par l’Histoire ou par la Fable ; qu’Achille soit emporté, ardent, fier, inflexible ; enfin qu’elles soient égales et ne se démentent point. […] Tout ce qui est ajouté à l’action pour la rendre plus brillante et plus vive, s’appelle Episode : lorsque le sujet est choisi, qui doit être un trait éclatant de la Fable ou de l’Histoire, on tâche d’y ramener toutes les actions connues de ses personnages, et de se servir de toutes les idées qui en peuvent naître. […] La plus belle de toutes les reconnaissances est lorsqu’on est sur le point d’agir sans connaître, et que l’on reconnaît avant que d’agir. La seconde est, lorsqu’on agit sans connaître, et que l’on reconnaît quand on a agi. […] Pour bien peindre les mœurs, il faut connaître au juste, ce qui convient à chaque état, à l’âge, au sexe, au rang que l’on tient.

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