Mais c’était exiger l’impossible, et ce fut une de ces contradictions qui lui étaient assez ordinaires : le théâtre, qui le connaissait, n’eut aucun égard à ces défenses de cérémonie ; la licence survécut à la déclaration et à lui, jusqu’à ce que Corneille ayant pris le dessus, étant devenu le père et le modèle de la scène tragique, et toutes ses belles pièces étant décentes, son exemple fit impression et apporta quelque réforme. […] On en connaît cinq, Mirame, l’Europe, les Tuileries, l’Aveugle de Smyrne, la Pastorale, où il y avait plus de cinq cents vers de sa façon. […] Elle n’a jamais été remise au théâtre, et n’est connue que par le ridicule des tendresses de son Auteur. […] Au reste tout ce fracas n’aboutit à rien, qu’à faire connaître les faiblesses de deux hommes aussi singuliers et aussi grands l’un que l’autre, chacun dans son genre, Richelieu et Corneille, qui n’étaient pas faits pour jouter l’un contre l’autre. […] Jusqu’alors on n’avait connu que les Confrères de la Passion, et des Farceurs qui couraient le monde et qui partout étaient méprisés ; les compositions, les constructions, les représentations, le désir du premier Ministre, ont répandu cette maladie contagieuse dans les villes, les bourgs, les campagnes, les maisons particulières, le Clergé, la magistrature, l’épée, les Collèges, les Communautés religieuses.