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16. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE IV. » pp. 78-112

Ensuite il rapporte les six conditions que ce Saint demande pour rendre le Jeu permis, et sous ce nom la Comédie ; car il confond souvent le Jeu et la Comédie. […] L’application de ces conditions est aisée à faire à la Comédie, où l’on dit des paroles équivoques, où l’on raille le prochain, enfin qu’on représente malgré la défense et les censures de l’Eglise. […] Despreaux a dépeint dans le troisième Chant de l’Art Poétique : « Chez nos dévots Aïeux le Théâtre abhorré, Fut longtemps dans la France un plaisir ignoré : Des Pèlerins, dit-on, une troupe grossière, En public à Paris y monta la première, Et sottement zélée en sa simplicité, Joua les Saints, la Vierge, et Dieu par pitié. » Le Cardinal Le Moine acheta l’Hôtel de Bourgogne à Paris pour ses dévots Comédiens, à condition qu’ils ne représenteraient que des Pièces pieuses. […] On finit par des décisions des Pères Guzman et Mariana Jésuites, qui soutiennent que les Comédies sont mauvaises et nuisibles, et qu’il ne faut pas déférer au sentiment des personnes de quelque mérite et condition qu’ils fussent, s’ils osaient justifier les Comédies. […] Il aurait pu citer Arlequin à qui on n’a donné le Viatique qu’à la même condition.

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