Le quatriême, quand il est dans l’occasion prochaine de quelque peché mortel, par exemple d’impureté, ayant chez soy, ou en sa disposition la personne avec laquelle il a eu un commerce criminel, & ne la veut pas congedier ; ou bien quand il se trouve dans une condition dangereuse pour luy, par exemple de juge d’avocat, de soldat, ou autre semblable, dans laquelle eu egard à ses dispositions, & à l’experience que l’on a de sa vie passée, il luy est moralement impossible de s’empescher d’offenser Dieu mortellement, & qu’il ne la veut point quitter. […] Les festins frequens à ceux qui se laissent aller facilement à boire avec excés : le jeu pour ceux qui connoissent qu’ils s’y laissent emporter aux juremens & aux blasphêmes : les assemblées & les parties de divertissemens d’hommes & de femmes, pour ceux qui se sentent foibles à concevoir de mauvais desirs, & à commettre d’autres semblables pechez : l’engagement dans une condition, comme de soldat, de marchand, ou d’officier de justice, lorsqu’on sçait qu’on n’a pas assez de courage pour resister aux tentations d’avarice, de larcin, de concussion, ou de vengeance, qui y sont frequentes. […] Comment se faut-il conduire à l’egard des personnes qui ne sont pas de condition libre à se separer, comme seroient le frere & la sœur, ou autres proches parens, qui demeurant dans une mesme maison, commettroient ordinairement le peché d’impureté ? Premierement le Confesseur doit trouver s’il est possible quelque expedient, & le faire prendre à son penitent, pour se separer, & pour quitter la maison de son pere ; comme de conseiller à une personne de basse naissance de se mettre en service, ou d’apprendre un mestier ; & à celuy qui seroit de condition, d’aller aux études, de faire quelque voyage, de prendre quelque employ. […] Il se doit conduire avec une grande douceur envers le penitent, luy faisant connoistre que le zele seul de son salut l’oblige d’en user ainsy, & luy imposant quelque exercice de penitence qui ait du rapport & de la proportion avec ses pechez, & avec sa condition : luy marquer un certain temps, durant lequel il doit prattiquer les exercices de penitence & de devotion qu’il luy ordonne ; & cependant prier, & gemir souvent devant Dieu pour luy, faire quelque mortification à son intention à l’exemple de Nostre Seigneur, qui s’est chargé de la peine deüe à nos pechez.