Que si quelques lois semblent avoir été un peu sévères à ceux qui exercent cet art, il faut croire que ces lois en ont voulu condamner l’abus et non pas l’usage : et à le prendre à la rigueur le mot de Comédien n’est point exprimé dans ces lois. […] Mais il a fait paraître qu’il était meilleur Philosophe que sage et prudent Politique, voulant introduire la communauté des femmes dans sa République ; laquelle opinion a été condamnée universellement de tous les Magistrats comme pernicieuse et contraire au bien public. […] Que deviendrait enfin cette propriété de rire qui se retrouve en l’homme à la distinction des autres animaux, s’il ne se rencontrait quelque objet légitime pour donner exercice à cette puissance : C’est selon l’avis de GUILLOT-GORJU pour cette raison que nous estimons fous et insensés ceux qui rient pour rien et sans aucun sujet légitime : Si on veut donc condamner le plaisir de la Comédie, il faut aussi désapprouver le plaisir du Cours, des promenades, du récit gracieux des Histoires, de la Musique, des Tableaux et mille autres récréations qui ont été inventées, pour assaisonner les actions de la vie. […] Mais en ce point ils se condamneront eux-mêmes. […] Quelle perversité n’est-ce point, dit un grand personnage, d’aimer ceux que l’on condamne, de mépriser ceux que l’on applaudit, d’adorer l’ouvrage dont on blâme l’ouvrier ?