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121. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Ces idées n’ont un air de paradoxe qu’aux yeux de l’enthousiasme des amateurs, et cela même le condamne, l’ivresse jugea-t-elle jamais sainement du vrai mérite ? […] Que l’homme ose se mesurer avec son Dieu et le sujet avec son roi, l’accuse, le condamne, le brave ; que dans la colère on donne la mort à ses semblables, on se la donne à soi-même, l’audace extravagante de ces idées qui renversent tout ce qu’inspire la religion, les lois et la nature, frappe, étonne, effraye, saisit d’horreur. […] Bouhours (Manière de bien penser, dial. 1), condamne avec raison le fameux vers de Lucain, Victrix causa diis placuit, ced victa Catoni. […] C’est le comble de l’aveuglement d’imaginer que la nécessité de présenter le crime, qui devrait faire condamner la scène, puisse jamais lui servir d’excuse. […] C’est un crime au ministre des autels de fréquenter, d’étudier, de copier le théâtre : heureusement ce désordre est rare et tout le monde le condamne.

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