Mais il en coûta cher au Curé ; les Commandeurs et Chevaliers de Malte, de qui cette Eglise et ce Curé dépendent, indignés d’un si grand scandale, s’assemblèrent, lui firent le procès, le condamnèrent à deux cents livres d’amende et à trois mois de séminaire, pour lui apprendre son devoir (Gazette d’Avignon, 3 août 1762, et toutes les nouvelles publiques). […] Les Curés de Paris observent religieusement cette conduite, qui est fort approuvée par le Cardinal de Noailles, parce que les Comédiens contribuent aux péchés de tous ceux qui vont au spectacle, que l’Eglise a toujours condamné. » N’y eût-il que la manière indécente dont on y traite le mariage, ils devraient en être exclus. […] Ces deux appels comme d’abus, dont la seule proposition devait pour tout jugement faire envoyer les appelants en prison, occupèrent le temps précieux des Avocats et des Juges, et furent terminés par deux arrêts confirmatifs des deux mariages ; et pour punition de l’attentat, on crut qu’il suffirait de condamner ces séducteurs à vivre avec ce qu’ils avaient aimé. […] Heureuse, si le jugement qui la condamnera lui apprend à respecter la bonne foi, la religion et les bienséances ! […] Qu’on lui érige, si l’on veut, une statue sur le Parnasse de M. du Tillet, à côté de Sophocle et d’Euripide, quoique après tout deux ou trois pièces de quelque mérite sont un fort petit titre ; à la bonne heure, peu importe à la religion ; mais qu’on place aux pieds des autels le mausolée d’un Histrion, qui ne devrait pas y avoir la sépulture, pour canoniser en quelque sorte le théâtre, que la religion et les mœurs ne cessent de condamner, peut-on imaginer de plus indécente apothéose ?