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116. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Laïs condamne Lucrèce. […] Tous ces livres ne parlent des péchés que pour les condamner. […] On a bonne grace de crier contre les Missionnaires & d’aplaudir aux Comédiens, de condamner les Casuistes & de fréquenter les Italiens, de n’oser-lire un examen de conscience & d’apprendre Moliere par cœur : Clodius accusat machos, Catilina cethegos. […] Ce livre impie, si justement condamné par le Clergé de France, n’est pas suspect de cagotisme ; mais les premiers principes de la religion natutelle apprennent aux plus impies même à ne prononcer le nom de Dieu qu’avec respect, & à frémir quand on l’entend à tout propos profaner sur le théatre & dans le monde. […] Je sais qu’il est quelques pieces où les passions sont traitées décemment, & justement condamnées ; mais leur nombre est si petit, elles sont si rarement représentées, si froidement accueillies, qu’on ne doit les compter pour rien ; encore même faut-il se consoler de la contrainte, par quelque farce dont la licence satisfasse le goût du spectateur & de l’Acteur.

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