Ils vouloient la comédie gratis, mais les acteurs ni les actrices ne prodiguent pas gratuitement leurs faveurs, les boursiers furent refusés ; ils s’aviserent de faire grand bruit dans leur collége, pendant la piece, tantôt avec des trompettes, des cors-de-chasses, des chaudrons, des instruments de cuisine ; tantôt en chantant, en argumentant, en faisant semblant de se battre, &c. on ne s’entendoit plus au théatre, il falut composer & acheter la paix. […] Platon dans sa jeunesse composa des pieces de théatre, il donna aux comédiens une Tetralogie, c’étoit un spectacle composé de trois tragédies & une comédie, sur lequel on donnoit des prix. […] On a même encheri sur lui, & composé plusieurs contes à son imitation ; il prit le Florentin pour désigner Lulli qui étoit Italien, tout cela est-il bien noble ? […] Mais on n’est pas étonné qu’après avoir fait brûler l’ouvrage du sieur Huerne la Mothe, & l’avoir rayé du catalogue des Avocats, à la réquisition du bâtonnier ; on souffre qu’un Avocat compose & joue sur un théatre, & que des Magistrats courent aux spectacles. […] Le Pere Tournemine Jésuite, entousiasmé de Corneille, écrivit en Espagne pour savoir en quelle année Calderon avoit composé sa piece, & s’il étoit venu en France ; on ne se souvint pas de l’année de la composition, mais on lui apprit celle de l’impression, après 1647, que l’Heraclius de Corneille fut joué ; mais avant son impression, on lui marqua que Calderon étoit venu à Paris, y avoit fait des vers à l’honneur d’Anne d’Autriche, qu’il avoit pu voir représenter, & avoir retenu plusieurs traits de Corneille.