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109. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Il le combattit avec beaucoup d’érudition, de noblesse et de force ; il le fit non seulement par ses discours et ses exemples, mais, ce qui est unique dans des personnes de son rang, il composa un livre contre la comédie, où il ramassa les raisons qui doivent la faire proscrire, et les passages des conciles et des saints Pères qui la condamnent unanimement, dont il fait une chaîne perpétuelle de tradition. […] Avant le jeu se passe le temps en devis impudiques, jeux de dés, gourmandises, ivrogneries, querelles, etc. » L’historien Matthieu, pour faire sa cour à Henri III, composa la Guisiade, mauvaise pièce dans le goût du temps, où il jouait le Cardinal et le Duc de Guise, que ce Prince n’aimait pas, et qu’il fit mourir. […] C’est une tête creuse, une coucourdet coiffée, vide de sens, comme une cane, un cerveau démonté, qui n’a ni roue ni ressort entier, qui change comme la lune, etc. » Et ailleurs ce Mémoire attaque les mœurs de la troupe, qu’il fait voir « n’être composée que de débauchés qui mangent l’argent qu’ils ont amassé sans peine, et passent leur vie en débauches, tandis que leurs femmes et leurs enfants demandent inutilement du pain. […] Le premier, sous les habits de Reuchlin, fameux grammairien, maître de Melancthon, porta au milieu de l’assemblée un fagot mal lié composé de branches tortueuses qui ne pouvaient s’arranger ensemble.

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