/ 388
98. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Il fit bâtir pour une danseuse une galerie superbe, tapissée de diamans (ils sont fort communs aux Indes), où sur la muraille serpentoit une vigne dont le seps étoit composé d’agathes, les feuilles d’éméraudes, les raisins de rubis artistement arrangés. […] C’est l’opinion commune que l’amour ne doit jamais avoir des chaînes ; on n’en voit que les fleurs. […] En répandant par-tout le goût de la friuolité, fournissant un continuel amusement, érigeant la volupté en art, livrant les objets des passions & les enflammant, rendant la jouissance commune & facile par des invitations régulieres & un cercle journalier d’occupations variées & agréables, une matiere inépuisable de conversations, une source intarissable d’images, de lectures, de pensées, il donne un corps à l’oisiveté, un état à la frivolité, une consistance à la mollesse. […] Cer abandon si commun au théatre, à toute sorte de goûts, pourquoi est-il blâmable ?

/ 388