…… On peut donc mettre sur la Scène, les conditions les plus communes : on peut, non pas leur donner le bel-esprit, mais du bon-sens. […] Tracez-nous, si vous le voulez, le tableau de la conduite de ce petit Bourgeois freluquet, qui vient d’épouser une Mijaurée de son espèce, & qui craint de lui faire des enfans, depeur de gâter sa taille pincée, de mollir sa gorge, & de…… de cet autre son Voisin, qui fraude la nature, parce qu’un doucereux suppôt de la Faculté a décidé que sa délicate Moitié n’était pas propre…… de ce Sémi-prélat, hypocrite dur & cruel, violateur d’un double Dépôt, qui… Tracez-nous le portrait de ces indignes égoïstes, si communs dans vos villes, qui vivent pour eux-seuls, & voient l’univers dans leur méprisable individu. […] Nos Comédies-Italiennes en cinq Actes, offrent une peinture burlesque des mœurs communes : le tableau qu’elles font, est souvent très-vrai, mais il n’est jamais accompagné de la correction : on se contente de peindre ; on n’ajoute rien qui puisse porter le Spectateur à improuver le mal, & à profiter du bien, lorsqu’il s’en trouve. […] On peut dire que ce genre de mauvaise Comédie dont nous sommes surchargés, est très inutile : outre que le commun des Spectateurs perd les deux tiers de ce que l’on dit, ces Comédies-Italiennes ne sont que de basses-farces, assez ressemblantes à nos Parades ; l’on y trouve rarement un mot d’instruction, & presque jamais rien de délicat, qui puisse dédommager l’honnête Spectateur de la mauvaise compagnie qu’on lui donne. […] Je lui abandonne celles qu’il attaque : nous ne fesons pas cause commune.