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80. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Il n’y a rien de réel que les crimes sans nombre qui s’y commettent, & qui auront une existence éternelle dans leurs châtimens. […] c’est l’idée, la connoissance du vice qu’elles donnent aux ames les plus innocentes ; la familiarité, le goût pour le vice, qu’elles inspirent aux ames les plus pures ; le penchant, le mouvement pour le vice, qu’elles inspirent dans les plus indifférentes ; la facilité, les occasions de le commettre, qu’elles présentent aux plus modestes, aux plus éloignées ; l’accroissement, le rafinement, l’ivresse aux ames déjà corrompues. […] 5.° On y est enhardi à tout commettre ; on rassure par les exemples, on affermit par la doctrine, on encourage par le ridicule donné à la vertu & les éloges prodigués au vice, on invite par le succès tôt ou tard favorable à l’amour malgré les obstacles, & que les coulisses ne sont pas long-temps attendre ; quelle modestie tiendra contre tant de batteries !

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