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29. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

Qu’on compte s’il est possible, la multitude d’acteurs, d’auteurs, de pieces qui ont paru depuis un siécle, ou verra si ce métier est fort difficile, les enfants mêmes font quelquefois entr’eux de petites représentations très comiques, & communément copient très-bien, & très-plaisamment leurs maîtres & leurs condisciples, connoissent leurs défauts, & se disent leurs vérités. […] La plupart des régents Jésuites en donnoient quelques unes, & souvent y mêloient des traits dont les meilleurs comiques se faisoient honneur. […] On exclut seulement la farce & la bouffonnerie, on admet même le Comique larmoyant, dont la fortune est parmi nous si équivoque, quoiqu’on exige que les trois unités de lieu, de tems, & d’action soient observées. […] Le Cardinal Bibiana donne encore moins de poids à l’apologie ; c’est un poëte comique, un courtisan qui veut plaire à des maîtres entousiasmés du théatre, Richelieu, Mazarin, du Bois, gens d’un autre génie que Bibiana, qui ont aimé & fréquenté le théatre, n’en seront jamais la justification. […] Bibiana joua un nouveau role aussi comique, mais qui dégénera en tragédie.

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