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249. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

La fastueuse fanfaronnade d’Elisabeth étoit sans exemple ; jamais aucune femme n’a triomphé à Rome, celle-ci n’étoit point guerrière, jamais elle ne mania l’épée ; cette comédie portoit à faux en tout, il n’y avoit pas eu de combat, par conséquent point de victoire, pouvoit-il y avoir de triomphe ; la flotte avoit été dissipée par les vents, c’étoit donc aux vents à triompher, parce qu’ils avoient vaincu ; la vaine enflure de ces paroles est ridicule, veni, elle ne bougea point de son Palais ; vidi, elle n’a vu que les débris de quelques vaisseaux, & les drapeaux qu’on lui apporta ; vici, elle n’a point combattu, ni personne pour elle ; Dux fœmina facti , elle n’a été le chef, le mobile de cet évenement, qu’autant qu’on supposera qu’elle est un Æole qui tenoit les venrs emprisonnés, & leur ouvrit la porte pour soulever les flots, ou d’un moins une nouvelle Junon qui ordonne à Æole de les lâcher contre Philippe, qua data porta tuunt & terras turbine perflant .

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