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246. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Nos Salles actuelles ne sont pas adaptées à ces Drames majestueux : il leur faut un Théâtre, où la Scène ait l’étendue nécessaire pour représenter l’approche des Armées, les Siéges des Villes, des Combats, un Monarque fesant la revue de ses Troupes, des Fêtes &c. […] Dans les Tragédies où il y a des conjurations, on pourrait, au moyen du vide de l’arrière-scène, opérer des prodiges d’illusion : supposons, comme je viens de le dire, qu’on découvre au-delà du Palais, une place publique ; ne pourrait-on pas y placer un Conjuré, donnant le Spectacle muet d’un homme qui paraît haranguer les troupes qu’il rassemble, qui les excite, les conduit, combat à leur tête, est vainqueur ou vaincu ; les traits grossiers de ce tableau, vu dans l’éloignement, ne parviendraient aux Spectateurs qu’avec leur nuance de douceur & de dégradation : pour que cela ne distrayît pas, ces mouvemens auraient leur effet dans le silence qui précède les grandes agitations, avant le commencement des Actes, ou seulement quand les entre-scènes laissent un repos nécessaire.

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