Aussi croyaient-ils que ces Dieux présidaient invisiblement aux Jeux qui leur étaient dédiés ; comme nous le voyons en termes précis chez Denis d'Halicarnasse, et chez Philostrate qui dit que Mercure vint du Ciel couronner Hercule ; quand il défit Antée à la Lutte, parce qu'il l'avait honoré en ce combat comme père de la Lutte ; et Platon appelle les Dieux Présidents des Jeux selon Pollux ; mais j'estime qu'il entend seulement Bacchus et les Muses. […] D'où vient que Saint Augustin parlant des Jeux funéraires sacrés aux Divinités infernales, et qui furent renouvelés après une longue intermission, comme un remède aux malheurs publics, et à cette grande défaite qui les affligea en la première guerre Punique, les blâme d'avoir rétabli des réjouissances lors qu'ils avaient à pleurer tant de morts dont les Enfers s'étaient enrichis ; Misérables, de faire de grands Jeux et des Fêtes magnifiques agréables aux Démons parmi des guerres furieuses, des combats sanglants et des victoires funestes. […] Et comme tous ces Jeux n'étaient ordinairement que des disputes et des combats dont ils croyaient que leurs Dieux étaient les Arbitres, les Combattants avaient accoutumé de leur faire des vœux pour y vaincre et de leurs rendre grâces quand ils y avaient vaincu, comme fit le Philosophe Periander, qui promit à Jupiter une Statue d'or s'il était vainqueur, etDiog. […] Il ajoute que tous les combats des Grecs, soit pour l'exercice de chanter et jouer des instruments, soit pour éprouver la force du corps, n'ont point d'autres chefs que les Démons, et que tout ce qui plaît aux yeux, ou qui flatte les oreilles au Théâtre, n'a point d'autre sujet que le respect qu'ils ont voulu rendre à quelques fausses Divinités, ou à des morts.