Est-il quelque condition que la Tragédie ou la Comédie ne se charge d’instruire, ou du moins ne puisse se promettre d’instruire, avec succès ? […] Ils sentirent que la Tragédie & la Comédie ayant passé avec dignité des campagnes dans les villes, & des chariots au Théatre, il falloit, sans s’arrêter à leur extraction & à leur enfance, considérer plûtôt ce qu’elles pouvoient devenir, que ce qu’elles avoient été. […] Toutefois pourquoi s’en prendre à la Comédie ? […] Enfin rejettons le blâme sur les talens qui pouvant amuser l’homme par un sel réjouissant, & philosopher en badinant innocemment sous le manteau de la Comédie, se croyent assez justifiés en disant que leur Comique paroîtroit froid, s’ils ne le réveilloient par quelques prétendus bons mots, pour exciter les éclats du peuple. […] C’est la coûtume qui les mene au Théatre comme au Temple, à la Comédie comme au Sermon, avec une pareille deférence aux égards, c’est-à-dire, une égale indifference.