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415. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre III. De l’Unité de lieu, de Tems & de Personne. » pp. 211-238

L’homme de goût ne va point à la Comédie pour admirer des toiles peintes ; mais pour contempler l’action sérieuse ou enjouée qu’on y représente. […] Plus on peut faciliter au Spectateur les moyens de s’imaginer que ce qu’il voit est réel, plus on est certain que son plaisir est vif, & qu’il s’intéresse à l’action ; or on est sur d’y réussir lorsqu’on racourcit le tems prescrit à la Comédie. […] Je ne sçais si tout le monde est comme moi, mais quand un personnage vient dire au Théâtre qu’il est trois heures ou midi, je sens s’évanouir l’illusion que je m’étais faite, je m’apperçois que je suis à la Comédie. […] Dans l’Impromptu de campagne, Comédie de Poisson, un des principaux personnages dit à sa femme, « Corbleu, Madame, je vous épousai sitôt après le passage du Rhin ». […] Plus on jouera cette Comédie, & plus cet endroit deviendra ridicule.

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