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127. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

Je dirai tout autant de mal de la Comédie ; on s’est imaginé qu’elle reformoit les mœurs, en tournant le vice en ridicule : quelle étrange réforme est celle du Théâtre ! […] Bayle se chargera volontiers de répondre à cette objection ; c’est un Auteur que les partisans de la Comédie n’oseroient suspecter. Dans ses nouvelles de la republique des lettres, il annonce1 une Comédie intitulée Arlequin, Procureur : il faut l’entendre parler lui-même. […] Tels sont, Mademoiselle, selon ce fameux Sceptique, les grands succès des Comédies de Moliere ; il a réformé des Petits Maîtres, des Précieuses ridicules, des manieres que les bienséances du monde ne pardonnent jamais, il est vrai, mais qui ne blessent en rien la Loi de Jesus-Christ. […] Comparez ses Comédies à celles de Plaute & de Terence, s’il s’y rencontre quelque différence relative au scandale, elle est toute à l’avantage de ceux-ci.

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