Ouvre-moi ton âme sainte, pure comme la Divinité dont elle émane, & daigne recueillir celui qui n’a plus d’autre refuge que ton cœur. […] je n’avais pas autant de sujet de les répandre… Tu le sais ; je te l’ai répété mille fois, j’aime, j’adore mon épouse ; elle m’est plus chère que la vie… Eh bien… cependant… une autre… s’est placée malgré moi dans mon cœur à côté d’elle. […] Ils retentirent jusqu’au fond de mon cœur, de ce cœur faible & perfide, qui s’occupa trop d’elle. […] Tu le vois, c’est une Comédienne, qui, dans mon cœur, marche l’égale de mon ép… de la vertueuse, de la tendre Ursule… Ce n’est pas tout, mon ami, de l’avoir admirée, d’avoir applaudi à ses talens, & de m’être soumis à ses attraits ; je n’ai pu m’empêcher de chercher à l’approcher ; je l’ai vue ; j’ai su l’attendrir ; moi ! […] Un instant plus tard, j’étais deshonoré dans son esprit ; elle venait de tout apprendre, je ne sais comment ; si la première elle eût entâmé ce discours, moi-même, je me fusse cru forcé par la nécessité ; je n’aurais pu m’honorer à mes yeux de ma franchise & de mes remords… Le mystère qu’elle découvrait, l’idée d’enlever… à la plus vertueuse épouse, le cœur de son mari… cette idée parut lui faire horreur.