Voilà justement ce qui se passe dans la Comédie pour l’ordinaire : la vue et l’imagination se satisfont de cette représentation vive et naturelle que fait le Comédien, sans y intéresser le cœur ; on loue l’Acteur et son action, sans approuver la chose qu’il représente. […] » En effet, comme remarque ce même Auteur, un Chrétien doit toujours en avoir les sentiments dans le cœur, ce qu’il ne peut pas lorsqu’il assiste à ces sortes de divertissements Ibid. […] » , ne corrompent ordinairement qu’une portion de notre âme ; mais celui que l’on commet, lorsqu’on assiste aux spectacles, souille et infecte toutes les puissances de l’âme, le cœur par les concupiscences, les oreilles par les choses qu’on y entend, et les yeux par celles qu’on y voit. […] Si la chaussure de Judith fut capable de ravir les yeux et le cœur d’un homme guerrier, que fera le visage, la taille, la bonne grâce, la danse, le chant d’une femme qui n’a point d’autre dessein que de paraître belle, et de plaire pour attirer plus de monde à la Comédie. […] » « Car quand bien même, dit-il, quelque personne assisterait à ces spectacles d’une manière honnête et modeste, eu égard à son rang et, conformément à son âge, et à la disposition de son tempérament, elle ne peut néanmoins s’exempter d’être émue, et elle ne peut y être sans quelque passion secrète qui s’élève dans son cœur.