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29. (1675) Lettre CII « Lettre CII. Sur une critique de son écrit contre la Comédie » pp. 317-322

La première est qu’il y a bien de la différence entre l’orgueil tel qu’il est quand il se produit au dehors par les paroles, et le même orgueil caché dans le fond du cœur. […] Mais ces déguisements n’ont point de lieu dans le cœur où les mouvements sont tous purs et sans mélange, et où ils ne sont point revêtus de ces voiles qu’ils empruntent lorsqu’ils deviennent extérieurs. Il s’ensuit de là qu’il faut représenter d’une autre manière l’orgueil devenu extérieur par la parole, et l’orgueil qui demeure dans le cœur. […] Ce n’est pas qu’il y ait des méchants qui parlent ce langage aux autres, mais c’est qu’ils parleraient de la sorte s’ils parlaient selon le fond de leur cœur, que ces paroles nous représentent. […] C’est que les deux vers du Cid, n’ayant été tournés en ridicule que parce qu’ils représentent un orgueil fort grossier, incivil et trop peu déguisé, ils sont par cette raison même assez propres pour exprimer l’orgueil intérieur tel qu’il est dans le fond du cœur où il ne se déguise point.

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