Pas un sentiment, pas un seul mouvement dans mon cœur, que je ne veuille desormais te communiquer, mon ami. […] Mon ami, sans ma première faute, mon cœur, à l’heure que je te parle, mon faible cœur, serait égaré. […] C’est-elle, oui, bien elle seule, qui vient de rétablir le calme dans mon cœur. […] Tous les cœurs sont pour elle.… Mademoiselle *** est pourtant généreuse ; elle a l’âme grande, belle : c’est elle, qui l’a produite, qui la mène, qui l’encourage, & qui s’en voit éclipser sans jalousie. […] C’est à vous, Madame, que je m’adresse, pour instruire madame D’Alzan de mes dispositions, & pour être dédommagée du cœur que je perds, & dont, autant que personne, j’ai connu le prix : daignez quelquefois permettre que je vous voye en secret ; j’ai besoin de l’exemple d’une vertu telle que la vôtre pour me soutenir dans la route où je veux marcher le reste de ma vie ; d’un œil sévère, toujours ouvert sur moi, qui me fasse trembler à la seule pensée de m’égarer.