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136. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Tout, parmi les êtres animés, tend au plaisir : mais cette pente est plus forte, plus éclairée dans l’homme ; elle le porte à rechercher avidement ce qui peut lui procurer, ou des sensations flateuses par rapport au corps, ou des perceptions agréables par rapport à l’esprit, ou de doux sentimens capables de fondre la glace de son cœur. […] Lorsque Lucinde & Zénéïde auront porté la flâme au fond de son cœur, qui la dirigera, la modérera ? Je sais que ces deux petites Comédies ne peignent qu’une innocente tendresse dans l’amant ; mais l’amante fort des bornes, & des Représentations de ce genre, doivent être interdites aux jeunes filles dont on veut que le cœur ne reçoive des loix que d’une raison sage & soumise. Dans ces trois Pièces, le jeune-homme ne voit que des objets séduisans ; il n’entend que des maximes libres ou mondaines ; on allume la volupté dans ses sens, l’on parle à son cœur un langage passionné ; mais il n’y trouve pas un petit mot dont il puisse profiter. […] si les plaisirs qu’il nous procurera, dérivent de notre nature ; si le père y voit briller les talens de son fils ; si le fils goûte l’inexprimable plaisir d’ennivrer de joie le cœur d’une tendre mère ?

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