Quand donc on se transporte en une sainte assemblée, avec une intention pure, que l’on ne recherche pas industrieusement les Eglises les plus fréquentées, & la Messe où le beau monde se rassemble, c’est un cas fortuit, si l’on apperçoit un objet attrayant, il faut en détourner la vûe, & défendre son cœur & son esprit du vénin de la séduction ; les mouvemens indélibérés survenus dans l’ame & dans les sens, en conséquence du Spectacle qui s’est rencontré dans la Maison de Dieu, ne sont pour lors nullement imputables à celui qui les éprouve. Il n’en est ainsi des piéges qui sont si fréquens à la Comédie, c’est une tentation que l’on recherche de gaieté de cœur ; au lieu de fuir le danger, on le suit, parce qu’on l’aime, & que l’on n’appréhende nullement d’y succomber. […] Ici, l’on s’accoutume à regarder le vice sans horreur, on le verra bientôt avec une sorte de complaisance : celle-ci dispose le cœur qui se rend à la suite, l’avant-mur de la Place étant renversé, entraîne la ruine du mur principal, & la prise entiere de la Ville & de la Citadelle. […] C’est bien peu de chose que la chasteté corporelle, sans la pureté du cœur & de l’esprit. […] Ce ne sont pas des fables qu’ils contiennent, la vérité s’y rencontre toute pure ; ce ne sont pas des strophes brillantes, où l’on ne cherche qu’à plaire à l’esprit ; c’est votre cœur que l’on prétend charmer.