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37. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

Ainsi tout privilége exclusif ne sçauroit exister, puisqu’il priveroit absolument tous les citoyens des droits qu’il attribueroit à un petit nombre de citoyens. […] La loi ne sçauroit défendre à un citoyen ce qu’elle permet à un autre. […] C’est qu’il se formoit aux théâtres, où tous les citoyens, sans distinction, étoient admis ; dans les fêtes publiques, où les grands poëtes et les grands historiens récitoient leurs belles compositions et disputoient le prix ; et dans les places publiques où il entendoit l’éloquence, tantôt douce, tantôt foudroyante, de ses orateurs. […] Ces efforts impuissans entraîneront la ruine de quelques particuliers ; et le gouvernement doit veiller en pere sur les propriétés des citoyens comme sur leur vie. […] Les magistrats peuvent donc leur interdire les rues trop étroites, les endroits où il y a peu de débouchés, peu de place pour ranger les voitures, et ceux où les maisons trop mal construites et trop rapprochées, seroient trop exposées aux incendies ; afin que la sûreté et la vie des citoyens ne soient pas compromises.

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