Qu’un Monarque gouverne des hommes ou des femmes, cela lui doit être assez indifférent pourvu qu’il soit obéi ; mais dans une République, il faut des hommes. »eo Voilà par exemple un axiome politique tout nouveau : en le lisant j’ai cru d’abord que vous vouliez dire qu’il était indifférent à un Roi de commander à des hommes ou à des femmesep ; que le zèle pour le service et l’obéissance étaient les seules qualités nécessaires à des peuples destinés à vivre sous un Monarque bien capable de gouverner, auquel cas les petitesses et les ridicules des sujets n’empêchaient pas l’Etat de bien aller, étant bien conduit par son Chef ; au lieu que dans une République chaque Citoyen ayant part au Gouvernement, il doit non seulement savoir obéir aux lois, mais même il doit être en état d’en créer et d’en proposer de nouvelles, pour la réforme des abus qu’il aperçoit. […] Quelqu’habile que soit un Monarque il ne peut gouverner tout seul ; il lui faut un Conseil, dont tous les membres doivent avoir les qualités patriotiques que vous ne jugez nécessaires qu’aux Républicains : tout Monarque qui n’aura que des esclaves ou des flatteurs au lieu de Citoyens pour Conseillers, qui n’aura que des femmes de l’un et l’autre sexe à gouverner sera assurément le plus petit des Rois.