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37. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De la Musique Française & Italienne. » pp. 252-286

Je pourrais placer ici un nombre infini de noms immortels ; mais je me contenterai de citer trois ou quatre de nos plus fameux Musiciens. […] Il serait trop long de citer d’autres Drames. […] Je vais citer tout de suite un assez long passage d’un Auteur Français, qui achèvera de prouver que le Citoyen de Genève s’est beaucoup trompé dans les morceaux que je viens de rapporter, & qui achèvera de faire entendre au Lecteur en quoi les deux musiques différent l’une de l’autre. « On ne peut s’empêcher, dit l’Auteur dont je vais transcrire les paroles(62) ; « On ne peut s’empêcher d’admirer dans les Musiciens d’Italie les desseins nouveaux de leurs figures si bien imaginées, la vivacité pétillante de leurs imitations redoublées & de leurs modes enchaînés ; mais si nous leur cédons la science, ne doivent-ils pas nous céder le naturel, & l’éxécution tendre & noble, sur-tout pour l’harmonie des instrumens ? […] Il est vrai que les amateurs de la musique Italienne peuvent citer des morceaux qui feraient croire ma proposition hazardée ; mais je prie de considérer sans partialité ces mêmes morceaux, dont la mélodie paraît si agréable : on verra bientôt qu’elle n’est point continuë, & qu’elle change de modulations au bout de quelques mesures.

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