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97. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 19-42

Qu’on dise donc tant qu’on veut, que la Comedie n’est pas toûjours un écueil, contre lequel l’innocence chrétienne se brise : on m’accordera du moins, qu’elle desseche le cœur, & le rend incapable des tous les mouvemens que la grace y pourroit insinuer. […] Or les actions, pour être surnaturelles, c’est à dire, saintes & chrétiennes, doivent être faites par le mouvement de la grace de Jesus-Christ, & sur les maximes de l’Evangile : en sorte que les actions d’une vie prédestinée doivent avoir la grace de Jesus-Christ : pour principe, & la doctrine de l’Evangile pour regle. […] Il est dit des Chrétiens, dont je viens de parler, qu’ils perseveroient dans les priéres . […] Mais en renonçant au devotisme, elle n’a pas renoncé à la Religion ; & voulant être chrétienne, elle ne doit pas rougir de porter les marques du Christianisme qu’elle professe. Or les saints Peres m’apprennent, que d’abandonner les spectacles de la Comedie c’étoit une marque de Religion, & une marque bien autentique dans l’estime commune des premiers chrétiens, qui jugeoient selon la morale de Jesus-Christ.

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