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324. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

Est-ce dont ainsi que les Princes chrétiens & civilisés se sont la guerre ? […] Recommandables par leur valeur & leur piété, ils furent appellés en 1230 pour combattre les idolâtres du nord de l’Allemagne qui faisoient une cruelle guerre aux Chrétiens ; ils furent aidés dans cette espèce de croisade par les Seigneurs allemands & polonois, les Ducs, (nommés depuis Palatins,) de Cracovie, de Marsovie, de Salm, de Cujavie, de Gnesne, de Kalich, &c. du Roi de Boheme, du Duc d’Autriche, du Marquis de Brandebourg, &c. dont aucun ne pensoit à lui donner des terres. […] C’est si bien l’état d’un prussien, que, par une loi générale, tout mâle est enrôlé en naissant, il reçoit le caractere militaire, même avant le baptême, il est soldat avant d’être chrétien. […] Y a-t-il quelque traité à faire, si nous nous souvenons seulement que nous sommes Chrétiens, tout est perdu, nous sommes dupé : dans la guerre le moindre scrupule gâte tout. […] Nos ancêtres, long-temps Païens, se firent Chrétiens pour plaire aux Empereurs leurs maîtres, Luthériens pour envahir les biens de l’Eglise, Calvinistes pour plaire aux Hollandois à cause de la succession de Cleves.

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