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26. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

Les grandes Messes sont longues, & on y chante ; ce chant interrompt les tendres propos des amans admis à la toilette : mais on ferme les fenêtres. […] L’Archevêque de N. se sert d’un pareil moyen pour chanter la Grand messe dans les solemnités. Comme il ne sait pas la musique, & qu’il n’a pas plus de voix pour chanter que l’évêque pour prêcher, il fait tenir à son côté pendant toute la Messe, un bon chentre qui chante les oraisons, la préface & tout ce qui doit être chanté, & le prélat lit tout bas les paroles. […] Il a tort : cette façon de prêcher & de chanter est très-commode, & le public en est mieux servi. […] Mais devineroit-on qu’on y reçoive des femmes, que les femmes y interrogent les enfans, & leur fassent des argumens ; que de temps en temps les violons & les flûtes interrompent l’Exercice, & jouent un intermedes & qu’à la fin on y chante des airs d’opéra, on y exécute les plus belles danses, que le président homme grave & en dignité, y applaudisse, & fasse tenir le bal en sa présence.

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