La mort de la Reine occasionna à Toulouse un différent, le Président du tribunal en ayant vu la nouvelle dans la gazette, fit cesser les spectacles ; les Echevins les firent continuer, disant qu’il faloit attendre les ordres de la Cour, que la gazette n’étoit pas un ordre. Le Capitaine du guet fut mandé, on lui ordonna de prêter main forte pour empêcher la comédie ; ayant voulu obéir, ce pauvre Capitaine fut mis en prison par les Echevins, heureusement huit jours après arrive l’ordre, le spectacle cesse, le Capitaine est délivré ; nouvelle difficulté pour leur rentrée ; faut-il dater leur cessation du premier ou du second ordre ? […] S’il ne s’accoutume à penser, à sentir noblement chez lui & chez ses amis, si dans les moindres procédés il n’est observateur scrupuleux des bienséances, qui sont l’ame de la société, & le lien de toutes les vertus ; s’il ne vuide son cœur de mille petites passions indignes de l’honête-homme, elles l’arracheront sans cesse à son tâlent, à son emploi, & en feront un comédien corrompu : où sont ces acteurs admirables ? […] Les spectacles, qui à la mort du Dauphin ont cessé pendant vingt-six jours, sont dans l’ordre des besoins publics, nous disons comme les Romains, panem & circences ; du pain & la comédie.