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46. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

La sagesse de l’autorité civile l’a donc constituée protectrice et conservatrice de la religion et de la pudeur publique ; et le prince qui est, par la nature de sa puissance, le conservateur et le protecteur des canons des conciles, a su ramener les prêtres par la force de sa volonté et de ses ordonnances, à l’exécution des lois canoniques. […] Le clergé dans une telle circonstance enfreint les lois ecclésiastiques et les lois civiles, il se met en opposition avec les canons des conciles, et brave la raison et l’opinion publique. J’ai déjà dit que le onzième canon du concile de Carthage, tenu en 397, fait défense expresse aux ecclésiastiques, non seulement de donner des spectacles mondains, mais même d’y assister ; Or, une grande partie de cette procession est bien certainement un spectacle des plus mondains et des plus obscènes qu’on puisse donner ; et qui l’ordonne ? […] Ainsi si les jésuites eux-mêmes mettaient au néant les canons des conciles qui proscrivent la danse, les particuliers, ou les danseurs publics, pouvaient bien imiter leur exemple, sans craindre la damnation éternelle, et pratiquer un art réservé aux gens du monde, puisqu’ils le voyaient exercé par des ecclésiastiques qui passaient pour les plus fervents soutiens de la religion romaine. […] Les cordeliers, désappointés, portèrent leur hostie (qu’ils appellent le corpus Domini) avec toutes les reliques des saints dans un autre lieu, où ils dirent la messe, ainsi que cela se fait selon les canons des papes, lorsque quelque lieu est profané, et qu’on doit le rétablir.

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