/ 376
237. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

On ne peut combattre la volupté, que comme Persée en lui tournant le dos, on a besoin de l’Egide de Minerve, c’est-à-dire, des réflexions de la sagesse, qui comme un miroir fidèle en font sentir toute la laideur, conduisent sa main, & dirigent le coup dont on la frappe : qu’on ne l’épargne pas, il faut lui couper la tête, pour peu qu’on l’épargne elle reviendroit plus dangereuse que jamais. […] Les Poëtes dans les descriptions qu’ils en donnent : Appelles dans le fameux portrait qu’il en fit, n’auroient pas eu besoin d’autre modèle, il ne falloit que dresser leur attelier à l’Opera. […] Les discours du Prince, du Général, d’Achior, du Grand Prêtre, de Judith, d’Ozias, feroient de belles scenes, offriroient des sentimens de toute espece, pourroient ramener toute l’Histoire Sainte, sans avoir besoin d’épisode d’amour, ni de donner des amans à Judith, contre son caractere & son dessein, comme a fait l’Abbé Boyer dans la seule piece de Judith qui soit connue, & qui est aussi médiocre que par décente.

/ 376