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93. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

Enfin après avoir imposé silence, il lui fit ce compliment : Mademoiselle, une main bienfaisante qui se dérobe à la gloire & se refuse à des justes éloges, a préparé, dans le secret, à la vertu, un prix dont jadis on avoit vu avec moins de justice honoré la beauté, (le jugement de Paris, allusion que la Rosiere & ses Compagnes n’entendirent pas.) […] La vertu est le plus solide & le plus brillant appanage de votre sexe ; elle seule peut donner du prix & du lustre à la beauté en continuant à être l’exemple des filles, vous mériterez bientôt une destiné aussi glorieuse & aussi utile, celle de faire le bonheur d’un époux, & d’etre le modele des mœurs. […] Tous les complimens des Romans, de l’Opera, de la Comédie, malgré le cortege bannal de Venus, de Flore, des graces d’Hebé, de l’amour, repeté jusqu’à la fadeur, n’ont jamais vallu le langage simple, modeste & touchant de la vertu, & jamais aucune actrice, aucun amateur, aucune beauté du Théatre ne l’a si bien imité.

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