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63. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

A la cour, où d’agréables farceurs jouent tous les personnages qu’ils croyent propres à faire leur fortune, la beauté avec ses charmes, la politique avec ses intrigues, l’orgueil avec son luxe, la comédie avec ses traits efféminés, l’hypocrisie avec ses dissimulations, la volupté avec se délicieux repas, le bal & le spectacle avec leur mélange des deux sexes, hélas ! […] Pelagie étoit dans le cinquieme siecle la Chammélé, la Clairon, la Dangeville du théatre d’Antioche ; c’est-à-dire, la premìere actrice, la plus fameuse par sa beauté, ses talens, ses désordres & son immodestis. […] La beauté même de tous ces êtres, quoiqu’attachée à votre personne, n’est pas à vous. […] Toutes ces beautés d’emprunt, sous lesquelles vous vous cachez, décelent votre besoin, votre misere & votre vanité. […] Le peuple qui entend de loin une belle voix, ne peut pas distinguer de quel gosier elle part, l’attribue à son pasteur, & admire la beauté de son organe, sa science musicale, & la finesse de ses inflexions : le clergé qui l’environne en rit.

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