La fille n’a point autrement d’excès en sa beauté mais elle à une modeste gravité, une douceur majestueuse que l’action du théâtre lui à acquise qui donne en même temps du respect et du désir, dont l’un tire, l’autre retire, et si d’un côté elle se fait souhaiter de l’autre elle désespère. […] Un des plus grands plaisirs de la Scène c’est quand il arrive par le cours de l’action que quelqu’un de ceux qui l’aiment doit être son mari, car alors sans feinte, sans masque et sans déguisement ils la courtisent sur le théâtre et font voir clairement avec combien de passion ils adorent cette beauté, et elle relevant son teintg et baissant ses yeux augmente sa beauté par sa pudeur et sa modestie : et en même temps elle est aimée de tous les spectateurs comme une vivante image de vertu. Certes quelque beauté que les yeux remarquent en une femme rien ne flatte si doucement l’imagination, et rien ne donne tant d’amour que l’honnêteté.