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143. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

Que voulez-vous, Monsieur, nos mœurs sont faites comme cela, Joseph, et vous-même, avec votre belle Rhétorique, auriez bien de la peine à remettre à la mode le véritable amour conjugal. Vous m’allez demander peut-être qui l’a donc si fort ruiné : je ne crois pas que le Docteur Molière y ait perdu ses soins ; il a par ses belles leçons mis les maris sur un certain pied de commodité, qu’ils sont les premiers à faire les honneurs de leurs femmes, quand elles-mêmes n’ont pas la charité de leur en épargner le soin : voilà peut-être un des endroits où Molière a le mieux réussi, et sur lequel sa morale a fait le plus de progrès ; car je crois que c’est sur Molière que vous voulez faire tomber toutes ces belles œuvres que la Comédie a faites. […] Non, Monsieur, cette fureur a son beau dans l’esprit des Spectateurs, qui la regardent comme l’émétique d’une âme sensible, et véritablement outrée de douleur.

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