Tous les Ministres qui sont à Dantzic, l’Abbé d’Oliva & quantité d’autres, attirés par la singularité s’y trouvèrent : le panégyrique du Salomon du Nord fut suivi d’un grand repas de soixante-six couverts & d’un bal qui dura jusqu’au lendemain, où sans doute les jeunes Jésuites dansèrent, car il est juste & convenable que celui qui donne le bal en fasse les honneurs ; le lendemain on chanta un Te Deum, on juge bien que la comédie a été aussi de la fête, elle a toujours été usitée dans leurs collèges ; mais je ne sache pas qu’ils y eussent encore donné le bal. […] Quelques jours après le même Maréchal Poninski donna un grand souper, & ensuite un bal qui dura toute la nuit. […] Toutes les histoires rapportent que dans la campagne de Flandres, Louis XIV, toujours au milieu des plaisirs comme à Versailles, se faisoit suivre des Dames de la Cour, avoit dans son camp le jeu, le bal, la comédie, comme les Princes Asiatiques traînent avec eux leur ferrail, & vivent avec la même magnificence que dans leur capitale. […] Enfin la Reine du bal les invita pour le lendemain à une collation qu’elle vouloit leur donner dans le quartier du Roi. […] Henri, père du grand Condé dont Lenet fait le plus pompeux éloge, étoit le pendant de Brezé, livré à tous les plaisirs dans sa retraite de Bourges ; il y entretenoit deux excellentes troupes de Comédiens François & Italiens ; le jeu, la bonne chère, les bals, les ballets, &c lui faisoient couler les jours les plus agréables.