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80. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

On l’avoue, & ce n’est qu’en supposant une entière réforme qu’on s’efforce de sauver notre comédie des anathèmes de tous les saints Pères, qui font une chaîne de tradition non interrompue. […] J’avoue qu’il s’est trouvé quelque Écrivain, comme le P. […] Celui qui connoît & avoue son mal, n’est pas sans ressource ; tout est perdu dans celui qui l’ignore ou le dissimule. […] J’avoue ma foiblesse à tous les beaux esprits, à tous les esprits forts, je n’applaudirai jamais, quelque brillans qu’ils soient, à des lauriers que ceux qui en sont couronnés sont obligés d’arracher de leur front & d’arroser de leurs larmes ; je n’imaginerai jamais que l’Académie Françoise, indifférente à la religion & aux bonnes mœurs, puisse couronner les Contes de la Fontaine, les Lettres Persannes, l’Uranie de Voltaire, les Contes, l’Apologie de Marmontel.

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