Après avoir avoué la vénération que l’on doit ressentir pour cet Ouvrage, on ne peut s’empêcher de dire qu’on y apperçoit, ainsi que dans quelques maximes de M. de la Rochefoucault, un peu trop de dégoût du monde. […] mais il faut avouer que ses bonnes intentions l’ont conduit à un plan qui est impraticable. […] Combien de jeunes gens, peu assidus aux Prédications les plus saintes & les plus éloquentes, ne conserveroient aucune idée des bonnes mœurs, s’ils n’étoient attirés aux Spectacles par l’appas du plaisir ; & il faut avouer que lorsqu’un trait de morale s’y rencontre, il frappe d’autant plus que l’on s’attendoit moins à l’y trouver. […] Il y avoue à la vérité, que par la faute des Acteurs, des Auteurs, & des Spectateurs, le Théâtre n’est pas irreprochable ; mais il conclut, qu’il pourroit être propre à former les mœurs, & c’est, sans doute, la décision la plus favorable qui fût permise à un homme de son état.