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222. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

J'avoue que les mariages sont nécessaires à la conservation du monde, et que le public est intéressé à les faire subsister : Mais il ne se peut dire que le bal en soit le père, ou il faut accorder qu’il est plus jeune que ses enfants, car les mariages sont plus âgés de trois mille ans que lui. […] La présence de la mère arrêtera tout ce qui peut choquer l’honneur de sa fille ; je l’avoue, mais elle ne la gardera pas des mauvais désirs qui se formeront dans son esprit ; ses yeux ne portent pas jusque là : Elle ne la détournera pas de prendre de l’amour ni d’en donner. […] Ce n’est point que je veuille retrancher aux Chrétiens les occasions d’une juste réjouissance, ils sont hommes aussi bien que les autres, et les divertissements raisonnables ne leur doivent point être défendus : Mais on m’avouera que jusqu’ici la police a permis trop de licence aux Comédiens, de qui, quoiqu’ils représentent, on ne fait aucun châtiment ; il semble qu’ils sont suffisamment punis, quand la loi les a déclarés infâmes, et des hommes sans honneur. […] Ceux qui parlent de la sorte, quoiqu’ils aient l’apparence pour eux, ne sont pas encore arrivés à la vérité : Ils ne connaissent pas assez ce que c’est que se divertir, et que pour le faire, il n’est besoin que de changer d’exercice : J'avoue bien que le divertissement est plus parfait, lorsque nous quittons une action pénible pour passer à une autre qui n’a rien que d’agréable ; mais bien que cela soit favorable au divertissement, il ne lui est point nécessaire. […] J'avoue« Esau Venator erat quia peccator erat, et penitus non invenimus in Scripturis sanctis Sanctum aliquem Venatorem.

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