Ces cinq autorités, qui n’en font qu’une, les seules qu’on trouve pour ou contre pendant cinq ou six siecles d’ignorance, semblent traiter le théatre comme une chose indifférente, qui ne devient mauvaise que par les circonstances de la licence, de l’assemblée, du temps, du lieu, ce qui suffiroit pour proscrire le nôtre, où toutes les circonstances les plus dangereuses sont rassemblées avec le plus grand art. […] Enfin il appuie les conditions qu’il exige par l’autorité de S. […] Que dans une occasion involontaire & inévitable on compte sur la grace de Dieu, & on espère la victoire ; mais que sans nécessité, volontairement, pour son plaisir, contre les défenses de l’Eglise, l’autorité de tous les Pères, l’expérience de tout le monde, on se jette dans le péril le plus grand & le plus certain, on se croie en sûreté, on se dise innocent, on se flatte qu’il n’échappe ni désir, ni regard, ni parole, ni pensée contraire à la vertu, que la chair & les sens, le démon & le monde seront toujours vaincus, est-ce connoître le cœur humain, & se connoître soi-même ? […] Il répond ensuite aux objections, aux autorités, aux prétextes des défenseurs & des amateurs.