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270. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Et que savons-nous si les Anciens ne désapprouvaient point eux-mêmes ces choses, qui ne se mettaient peut-être que pour plaire au peuple ignorant ; quand je lis les Tragédies d’Euripide, ou de Sophocle, et que je vois d’un côté des spectacles si peu naturels et des descriptions si basses, et de l’autre, des sentiments si héroïques, des passions si tendres, et des pensées si nobles, j’ai de la peine à comprendre comment un même Auteur aurait pu produire des choses d’un caractère si différent, s’il n’avait été obligé de mettre quelque chose sur le Théâtre en faveur du peuple, qui ne laissait pas que d’avoir de l’autorité dans une République. Mais quelle que fût cette autorité, les Anciens n’ont rien fait paraître en sa faveur qui pût nuire à la vertu des gens de bien.

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